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Et si de 2025 à 2035 le monde stagnait ?

Dernière mise à jour : 8 nov.

Au début des années 2020, l’optimisme technologique battait son plein. Les promesses d’innovations comme les voitures autonomes, les intelligences artificielles omniprésentes et les villes intelligentes semblaient sur le point de prendre forme. Cependant, à l'aube de 2025, une question persiste : et si le monde stagnait au lieu de progresser comme prévu ? Cette hypothèse, mérite d'être étudiée pour comprendre les implications possibles sur la société, l'économie et l'environnement.


Les promesses non tenues de la technologie


La lente adoption des technologies de rupture

En 2010, les experts prédisaient que les voitures autonomes seraient courantes d'ici 2020. Cependant, en 2025, ces véhicules restent principalement en phase de test, et leur adoption massive semble encore lointaine. Selon une étude de McKinsey & Company, en 2024, moins de 1 % des voitures sur les routes sont entièrement autonomes, malgré les investissements massifs dans cette technologie1. Les raisons sont multiples : des défis technologiques persistants, des réglementations strictes et des préoccupations concernant la sécurité. De même, les hologrammes, attendus pour révolutionner la communication d'ici 2025, sont encore loin d'être une réalité quotidienne.


Les limites de l'intelligence artificielle

L'intelligence artificielle (IA) a fait des progrès significatifs, mais elle n'a pas encore atteint le niveau de sophistication promis. Les systèmes d'IA actuels sont performants dans des tâches spécifiques mais peinent à généraliser leurs compétences à d'autres domaines. Cette limitation ralentit l'intégration de l'IA dans des secteurs variés, freinant ainsi l'innovation et la productivité. Selon une enquête de Gartner, seulement 37 % des entreprises ont déployé des solutions d'IA à grande échelle en 20242.



Un contexte économique et géopolitique tendu


Les séquelles de la pandémie de COVID-19

La pandémie de COVID-19 a laissé des cicatrices profondes sur l'économie mondiale. Les fermetures d'entreprises, les perturbations des chaînes d'approvisionnement et l'augmentation du chômage ont créé un environnement économique incertain. En 2025, de nombreux pays luttent encore pour se remettre de ces impacts, ralentissant les investissements dans les nouvelles technologies et l'innovation. Selon le Fonds Monétaire International (FMI), la croissance économique mondiale est passée de 6,1 % en 2021 à environ 3,5 % en 20243.


Les conflits géopolitiques

Les tensions entre grandes puissances, comme la guerre entre la Russie et l'Ukraine et les rivalités entre les États-Unis et la Chine, continuent de perturber les marchés mondiaux et d'entraver la coopération internationale. Ces conflits ont des répercussions sur le commerce, les investissements et la stabilité politique, créant un climat de méfiance et de prudence qui freine l'innovation. Selon la Banque Mondiale, les investissements directs étrangers (IDE) ont chuté de 20 % entre 2020 et 20244.


Les défis environnementaux et sociétaux


Le changement climatique

Le changement climatique reste un défi majeur. Les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique avancent lentement. Les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et intenses entraînent des coûts économiques et humains considérables, détournant des ressources qui pourraient être investies dans l'innovation et le développement durable. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les pertes économiques dues aux catastrophes climatiques ont atteint 280 milliards de dollars en 20235.


Les inégalités sociales

Les inégalités sociales et économiques se sont aggravées au cours des dernières décennies. En 2025, les écarts de richesse sont plus prononcés que jamais, exacerbant les tensions sociales et limitant l'accès aux opportunités d'éducation et d'emploi pour de nombreuses personnes. Cette situation entrave la mobilité sociale et freine la croissance économique. Un rapport d'Oxfam indique que les 1 % les plus riches possèdent désormais plus de 50 % de la richesse mondiale6.


Un marché du travail en mutation


La transformation lente des emplois

Le marché du travail connaît une transformation lente et incertaine. Les emplois traditionnels disparaissent progressivement, remplacés par des postes nécessitant de nouvelles compétences technologiques et numériques. Cependant, la reconversion professionnelle reste un défi majeur. Le manque de programmes de formation adaptés et accessibles empêche de nombreux travailleurs de s'adapter aux nouvelles exigences du marché. Selon le Forum Économique Mondial, 54 % des travailleurs nécessiteront une requalification d'ici 20257.


L'impact de l'automatisation

L'automatisation continue de progresser, mais de manière inégale. Si certains secteurs, comme la fabrication et la logistique, bénéficient d'une automatisation accrue, d'autres, comme les services et les soins de santé, sont plus difficiles à automatiser en raison de la complexité des tâches humaines. Cette disparité crée des poches de chômage technologique et exacerbe les inégalités. Une étude de McKinsey Global Institute prédit que jusqu'à 375 millions de travailleurs devront changer de catégorie professionnelle d'ici 2030 en raison de l'automatisation8.



L'éducation face aux défis futurs


La nécessité d'une réforme éducative

Pour préparer les générations futures aux défis de 2035, une réforme éducative profonde est nécessaire. Les systèmes éducatifs doivent évoluer pour inclure des compétences techniques et comportementales adaptées aux nouvelles réalités. Cependant, la mise en œuvre de ces réformes est lente et souvent entravée par des contraintes budgétaires et des résistances institutionnelles. Selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les dépenses publiques en éducation ont stagné à environ 5 % du PIB dans de nombreux pays développés depuis 20209.


Les compétences prioritaires

Les compétences techniques, telles que l'intelligence artificielle, la cybersécurité et l'analyse de données, sont essentielles. De plus, les compétences comportementales, comme la résolution de problèmes complexes, l'adaptabilité et la collaboration, deviennent de plus en plus cruciales. En 2025, bien que ces compétences soient reconnues comme prioritaires, leur intégration dans les programmes de formation reste inégale. Une étude de PwC révèle que 87 % des cadres considèrent la reconversion et l'amélioration des compétences comme des priorités majeures, mais seulement 27 % estiment que leurs programmes actuels sont efficaces10.


Les perspectives pour 2035


Scénario optimiste

Dans un scénario optimiste, les gouvernements, les entreprises et les institutions éducatives parviennent à surmonter les obstacles actuels et à investir massivement dans l'innovation et la formation. Les technologies de rupture, comme l'IA et les hologrammes, deviennent enfin courantes, transformant la productivité et la qualité de vie. Les politiques de développement durable réussissent à atténuer les effets du changement climatique, et les inégalités sociales sont réduites grâce à des initiatives inclusives.


Scénario pessimiste

Dans un scénario pessimiste, les crises économiques et géopolitiques persistent, limitant les investissements et la coopération internationale. Les technologies de rupture stagnent, et les inégalités sociales et économiques se creusent davantage. Le changement climatique continue de provoquer des catastrophes naturelles dévastatrices, et les systèmes éducatifs échouent à préparer les travailleurs aux nouvelles réalités du marché.


L'importance de l'anticipation et de l'adaptation

Quelle que soit la réalité en 2035, l'anticipation et l'adaptation seront cruciales. Les gouvernements, les entreprises et les individus doivent se préparer à des changements rapides et imprévisibles. L'innovation doit être encouragée, non seulement par des investissements financiers, mais aussi par des politiques favorables et une culture de l'apprentissage continu.


Conclusion

La période de 2025 à 2035 pourrait être marquée par une stagnation si les défis actuels ne sont pas résolus de manière proactive. Les promesses technologiques, les crises économiques et géopolitiques, les enjeux environnementaux et les inégalités sociales sont autant de facteurs qui influencent cette perspective. Cependant, avec des efforts concertés et une volonté d'innover et de s'adapter, il est possible de transformer cette décennie en une période de progrès significatif. L'avenir dépendra de notre capacité à relever ces défis et à saisir les opportunités qui se présenteront.


Notes et références

  1. McKinsey & Company. (2024). The future of autonomous vehicles. Retrieved from mckinsey.com. ↩

  2. Gartner. (2024). AI deployment trends and challenges. Retrieved from gartner.com. ↩

  3. International Monetary Fund (IMF). (2024). World Economic Outlook. Retrieved from imf.org. ↩

  4. World Bank. (2024). Global Investment Trends. Retrieved from worldbank.org. ↩

  5. Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). (2023). Climate Change 2023: Impacts, Adaptation and Vulnerability. Retrieved from ipcc.ch. ↩

  6. Oxfam. (2024). Inequality Report 2024. Retrieved from oxfam.org. ↩

  7. World Economic Forum. (2020). The Future of Jobs Report 2020. Retrieved from weforum.org. ↩

  8. McKinsey Global Institute. (2017). Jobs lost, jobs gained: Workforce transitions in a time of automation. Retrieved from mckinsey.com. ↩

  9. Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD). (2024). Education at a Glance 2024. Retrieved from oecd.org. ↩

  10. PricewaterhouseCoopers (PwC). (2024). Upskilling and Reskilling: The Future of Work. Retrieved from pwc.com. ↩

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